dimanche 31 mai 2009

Mai 2009 / Pop Sélection


les pop hits, mai 2009


Beat Pharmacy : drifter (remix)

Delphic : counterpoint

Yeasayer : tightrope

The Slow club : let's fall back in love

Grace Jones : williams blood (aeroplanes remix)

Polly Scattergood : bunny club

Tally Isham : crystal runner

Acrylics : molly's vertigo



et mes découvertes de ce mois :


SFERRO

Un américain, qui pratique l'electro disco synthétique et instrumentale, un son de science fiction très spacieux et aéré, plus singulier que les nombreux imitateurs du son du collectif Valérie et paradoxalement plus fidèles à l'esprit italo-disco : d'où se dégage une joie naive et mélancolique, le long de rythmes désespérés emballés dans des textures synthétiques, grésillantes et soyeuses. Des mélodies légères et sexy, fraiches et enthousiasmantes : 4 titres sur leur Myspace : 4 classiques, dignes du meilleur de P.Lion, Silver Pozzoli ou Fox the Fox.

DEASTRO

Encore un américain solitaire qui conçoit des bijoux pop en cascade, également très synthétique mais aussi plus funk et 8-bit qui ressemble pas mal à Cut Copy croisé avec ELO. De la Casio pop avec un coté saturé et gentilment noisy à la M83. Encore un membre de la famille des si fertiles Flaming Lips qui ont su réconcilier la pop des 60s et le psychédélisme avec les rythmes électro et synthétiques dans la technologie du présent. Deux chansons parmi ses innombrables perles pop savoureuses: "the shaded forest" (Ultravox + les Killers, en mieux !) et "light powered" (enfin une chanson qui rivalise avec le chef d'oeuvre Pop Corn, en mutant Felix ("make me crazy") avec le meilleur OMD (Telegraph) dans une musique de jeu vidéo des années 80 saturée dans l'ampli coloré de Daniel Johnston. St Etienne et Daft Punk sont K.O. L'album arrive en juin 2009 sur Ghostly Internationnal


EAT SKULL

Et finissons cette sélection intégralement américaine (je le dis car c'est rare pour moi d'aimer les groupes US!), en glissant un peu plus à la suite de Deastro vers un son sale et granuleux, franchement rock, disons plutot noise pop et lo-fi. Un joli orgue fredonne des mélodies à la fois poppy (et enfantines sur "stick to the formula") et punk, dans ce retour au rock'n'roll (façon Ramones) avec son parfaitement mal produit (à la Bo Diddley sur "Dead Families"). Du vrai garage aux larsens chantant comme des oisillons nés la veille, en frais résurrecteurs de Lux Interior (sur "Puker Corpse"). J'adore ce nom de groupe !

samedi 30 mai 2009

Ariel Pink à Paris

J'ai découvert Ariel Pink il y a deux mois, via Pitchfork site de promo de la musique indé US. Donc découvert par l'image et le texte et puis aujourd'hui un peu mieux au travers de sa musique grâce au concert de Villette Sonique.


Ariel Pink, c'est le chanteur compositeur, venu de L.A. et Haunted Graffiti, le nom du groupe qui l'accompagne. Sur scène, le groupe est carré, efficace et simple, une personne de la foule a parlé de pub rock à leur propos, ce n'est pas si faux mais tout de même réducteur car il oublie la présence du chanteur et surtout la strcuture élastique et imprévisible des chansons. Oui, elles furent exécutées sans grandeur pétaradante mais la beauté de ce projet d'ensemble réside dans le contrepoint entre le coté carré et puissant de la musique (de la power pop électrique) qui soutient une voix / une personnalité + des chansons qui sont elles beaucoup plus singulières, limites et parfois sur le point de l'écroulement. Qu'est ce à dire ?

D'abord les chansons, pop 50's (Shangri-las filiation Ramones) qui bifurquent vers une variété 80s (type Lionel Richie, Madonna période Into the groove) pour être rattrapées de justesse par une certaine brit pop (Smiths ? / Jarvis Cocker ?) posé en équilibre sur du rock indé entre Baby Bird, Michael Stipe et TV Personnalities. C'est joyeux et mélancolique, méchant et comique, sérieux et sexy, successivement ou tout en même temps dans les meilleurs moments (for Kate I Wait et Flashback). Les refrains sont là mais pas si prévisibles, la durée des chansons courte mais elles finissent sans crier garde, le solos et envolées d'orgues ou de basses énergiques, les textes narratifs et comiques à la fois.





La voix de Pink, dont je regrette beaucoup de ne pas bien comprendre les textes, passe de la narration parlé à des envolées lyriques qui déraillent (il ne chante pas très bien c'est clair), traversées de cris venus du métal le plus sombre et prolongés en réverbes psychédéliques. Ce sont, malgré tout, les moments où il passe en mode Barry Gibb/Bee Gees ou bien lorsqu'il sifflotte les mélodies ou quand il les sussure façon Nick Cave/Jarvis Cocker que la joie est grande pour nous. Ce qui fonctionne c'est la possibilité qu'à ce corps en scène de traverser ces registres. C'est leur survenue possible et alternative dans la même chanson qui en fait le prix.

En ce sens, Ariel Pink est un véritable interprète, et son groupe pas plus nul (même meilleur) que les rockers qui accompagnent Morrissey depuis Your Arsenal. C'est le premier crooner de l'indie pop US, une figure post-moderne qui n'en fait pas de trop (c'est ni Hercules & love affair ni Rufus Wainwright que j'aime bien tous les 2 par ailleurs), une créature de Frankenstein musicale et culturelle aux cicatrices invisibles car naturelles !

Comme Morrissey, il arrangue les spectateurs en même temps qu'il veut apitoyer, il est inclassable sexuellement (clodo ? pédale ? gay ? beauf ?), il joue avec son corps en même temps qu'il subit ce corps donné par la nature. Il est marrant et touchant, il est sur scène au même niveau que nous, il n'est pas dupe du dispositif qui le met en valeur (les médias, le business), il y passe simplement quelques minutes, c'est tout. Vu backstage, il est petit, vouté, n'a l'air de rien (ou sinon de Kurt Cobain teint en brun et avec des cheveux plus filace). C'est l'idéal de la pop star post TV-réalité et post-karaoké, le personnage ordinaire qui se prend pour une star à Las Vegas mais n'est pas dupe malgré tout. Ce corps/personnage (Ariel, la fée de la tempète de Shakespeare, qui se prononce A-real : "réalité de premier ordre") incarne donc un moment spécifique de la pop-culture occidentale : un corps où je peux me projeter car il compresse/il zippe 50 ans de pop musiques et d'incarnations de corps issus du peuple, un corps entouré et nourri par l'électricité (remember Phantom of the Paradise), anglais et américain, noir et blanc, soul et rock, mainstream et indé, gagnant et perdant, maître et esclave.





A coté de ça, les têtes d'affiches en fin de soirée, Liars, rockers protestants, raides, gris et viriles, qui se prennent pour Bertrand Cantat, c'est insupportable ! Ils croient que la transe rythmique, c'est Front 242 ou des marches militaires, ils n'ont sans doute jamais entendu parlé de cette découverte essentielle qu'est le Groove ! Je suis parti assez vite. Ariel Pink lui ne ment pas.

vendredi 29 mai 2009

Ryan Gander, les boîtes

Je me suis amusé à photographier et à convertir les images en texte pour lire tranquillement le contenu des boîtes et à étudier un peu mieux tout ça. Ce qui, je le suppose, est ce que Gander cherche à susciter.







Les listes sont souvent des descriptions d'objets en détail ou bien des descriptions d'images accompagnées de leurs mentions descriptives (dos de cartes postales ou noms de monuments et lieux ou anecdotes liées à leur découvertes ou obtention). Si ces listes sont associées à des boîtes dites alchimiques, ces listes contiennent souvent elles-même des contenants ou des vecteurs (des pailels de coctails, un dictaphone, de feuilles de papier pliées, carnet, disques, cadres, un sac en soie, une pile, etc...). Chaque ligne/entrée de la liste peut-être prise comme la clé de toutes les autres, ce qui fait beaucoup de possibilités de lecture ! Beaucoup d'axes d'éclairage ! Ce coté délirant et proliférant sonne comme du Borges mais appliqué à l'acte de création et aux objets, à l'écriture artistique comme écriture syntaxique et polysémique entre des images, des mots et des objets. On trouve d'ailleurs une clé, du moins un porte clé (car une seule ce serait trop simple et hypocrite).


1 Extrait de la liste d'une des boîtes :


• A large sachet of silica gel pellets used to prevent the contents of a container or package being damaged by moisture when left sealed over long periods of time.
• A packet containing 100 standard lollypop sticks.
• A half used standard roll of 3" wide black Gaffa tape.
• A cotton papier-mâché ball measuring 4cm in diameter.
• A solid beech children's building block, reproduced from the dimensions of a standardised Bruno Munari children's building block measuring 1.5 x 3 x 6cm.
• A sheet of 20 stickers measuring 10 x 7 cm incorporating the shapes of a star, a circle, a square and a triangle,
• A sheet of 20 stickers measuring 10 x 7 cm incorporating the shapes of a star, a circle a square and a trianale in the colours pink, blue, green, red and yellow.
• A jack made from cast steel taken from a game of Jacks.
• A small round disc shaped tablet 5cm in diameter, of tartan green fabric dye, produced by Dylon The co/our code of the tabletis A15.
• A small blackboard with a wooden frame surround measuring 15 x 22cm. One side is plain slate whilst the other has been etched with a 1 cm square graphical grid. There are no chalk markings on either side.
• A 12" square self-adhesive cork tile 3mm in thickness, broken down thé centre into two pièces.
• Three red cocktail straws, each 13cm in length.
• A small mercury thermometer measuring the température of its location in degrees Celsius. At the time the object was sealed within the Alchemy Box the température was 23 degrees Celsius exactly.
• A black and white stick of rock from a Victorian seaside town in North Wales called LIandudno. The label advises it may contain the colours E102, E122, E124 E129, E132, E133, E104, E150, E153 and E755.
• A standardised postcard measuring 6 x 4" from the City of Lyon, the front of which shows an image of Fresco No. 17 measuring 5700sqm in area. The reverse of the card reads 'Musée urbain Tony Garnier - Cité Tony Garnier, Lyon 8 eme, Abattoirs de la Mouche, Fresque No. 17'.
• An oversized postcard irom the séries Cul, Fold and Glue Models of modem architecture. The postcard produces a card model of Château de Saumur, Val de Loire, France.




Ce qui nous amène au travail de montage et de cubisme des points de vue multiples ou changeant d'échelles de façon très rapides et abruptes. On se perd dans l'imagination et la spéculation à partir d'objets minuscules ou anecdotiques, décrits dans des tirets faisant plusieurs lignes alors que d'autres objets sont de plus sobres ponctuations ("a conker")






Cette folie de contenir, d'enfermer redouble en fait ce que fait en permanence l'ordinateur qui contient textes ou fichiers comprenant eux-même des images, des mots, de la mise en forme, des fonctions, des oeuvres d'autres personnes, des mails, des idées d'oeuvres, des oeuvres reproduites, documentées, des .pdf d'expos, d'intentions, de plans, de souvenirs, de conférences Powerpoint contenant elles-même divers types de sources, etc... On trouve d'ailleurs souvent la mention de Adobe comme marque et comme identification de fichiers (illustrator ou PDF), ce qui évoque aussi ses petits morceaux de bois de "the New new alphabet". D'ailleurs, les objets-oeuvrs présentés à coté dna sles 2 expos sont aussi perceptibles comme des documents informatiques, ils contiennent des pouvoirs d'actions, sont dépliables et ouvrables, activables : les portes clés qui "absorbent les regards et les sons", les "boites alchimiques", le mobile "christmas according to", ou ces lettres au sol qui rappelle la page d'accueil de Google)








Ce qui pourrait devenir de la folie est ici humblement renvoyé à la littérature, plasticienne au sens ou on pourrait voir ses boîtes (façon Fluxus) et textes muraux comme un livre, mais autrement fabriqué : un volume et du texte portant tout deux une/des fictions. Ces livres affichés et objectivés sont aussi des versions domestiquées et digérées de l'art textuel-conceptuel monumental de Lawrence Wiener. Au lieu d'un enième néon ou texte mural, voici l'art et l'oeuvre pléthorique (le magasin de Ben) réduit, compréssé à l'état de cartel informatif, de feuille de salle collée au mur.



Cette façon joueuse et dandy (= faussement modeste) mais amusante évoque aussi le livre des oeuvres pas faite, des idées d'oeuvres de Edouard Levé, mais le livre d'artiste est ici fait main et rêvé et non devenu livre, ce qui apparait toujours une sanction sociale de noblesse et de réussite symbolique un peu vaine (ha l'artiste qui publie un livre!).

On reconnaitra aussi dans ses objets des choses déjà vus ou connus ou alors des oeuvres à venir, ou bien des oeuvres d'autres, d'amis ou bien des références qui seront à l'origine d'oeuvres à venir ou l'occasion aussi de se cultiver et de chercher : aller voir le film youtube évoqué dans un des items.
Item vidéo qui renvoit encore une fois à l'hyperlien puisqu'il s'agit d'une vidéo sur une ville connue pour ses nombreux rond-points, ses interconnexions, à nouveau visibles dans la balade à vélo du galériste jouant Basquiat par ailleurs.





Si l'oeuvre est du texte, elle renvoit toujours néanmoins à autre chose, elle n'est pas pure poésie (façon Yoko Ono) Ce qui indique bien que Gander fonctionne dans une logique non affirmative et non-autoritaire mais dans un montage continu, comme JL Godard, il parle à travers les mots des autres. Gander fait fonction de portail, il est un portail qui filtre et redistribue l'info. Hautement post-moderne mais au style totalement domestiqué et intégré au biographique, puisqu'il peut aussi inclure l'évocation d'une carte d'anniversaire reçue de ses parents en mentionnant même leur message. Gander est dans le montage, il est la suture, la jonction, ou pour parler comme un logiciel : une fonction. Ryan Gander le fonctionnaire poétique de l'art contemporain, le logiciel de traitement de la sensation le plus avancé.







mardi 26 mai 2009

Ryan Gander par Basquiat

Gander, deuxième post, et il en mérite plus, mais bon ... Retour cette fois-ci sur la vidéo montrée à GB Agency, simple et modeste comme toujours avec lui (pas projetée en grand pour la vendre plus cher) mais aussi très complexe dans son écriture et riche dans ses enjeux. Le film s'appelle : Basquiat or I can't dance to it, one day but not now, one day i will but that wil be it, but you won't know and that will be it (2008) et dure 5 minutes.




Encore une fois Gander mélange les niveaux d'information et perturbe la hiérarchie des actes créateurs d'un film. La voix-off est en fait un commentaire de type communiqué de presse de galerie sur le film lui-même. Texte rédigé par le comédien qui y figure, comédien qui est un galeriste : Niru Ratnam. La voix-off est superposée à l'image, ce qui fait qu'on ne sait pas si l'image illustre un texte (comme quand un personnage lit une lettre dans les films), ou au contraire, si le texte vocalise les pensées du personnage au moment où il fait du vélo.


Ce galeriste-comédien joue le personnage de Basquiat tel que recrée par Julian Schnabel dans le biopic hollywoodien de 1996. Ce film est lui-même une sorte d'auto portrait de Schnabel au travers de la figure de Basquiat. Gander démultiplie ce jeu de masques et d'emprunts d'identités, ou d'identités sous-couches, infiltrées et contaminées. Le film imbrique des boucles (roues de vélo qui évoquent celles du fauteuil roulant de Gander, circuit de la promenade à vélo dans le parc, film en boucle sur le DVD) et des temporalités, car en faisant un vague remake de "Basquiat le film", il en propose aussi une lecture (reading = writing), la voix off critique le film et évoque des remarques de crtiques de cinéma d'alors qui ont relevé cette transparence du personnage de Basquiat laissant voir Schnabel au travers. Les causes et les effets sont repliées sur eux-même et indiscernables.


Je n'ai pas revu la balade a vélo du film d'origine mais j'imagine que cela doit être encore plus vertigineux. Sont imbriquées citations, documents de recherche, commentaires et remake. On ne sait plus d'où émerge la voix de l'auteur Gander, dissoute et voilée par ses multiples corps antérieurs qui la transmettent. Gander lui-même devient un des acteurs-transmetteurs d'une parole plus ancienne mais sans nom : ni Basquiat ni Schnabel. Ce film devient alors une fable, une énigme de Sphinx.

lundi 25 mai 2009

Ryan Gander à Kadist & GB Agency



L'exposition de Ryan Gander (it's a right Heath Robinson affair) à la Fondation Kadist semble tourner autour du dessin et plus particulièrement sur la question du modèle, connectée directement et ouvertement à celle du peintre et son modèle, déjà fortement explorée par Picasso. Thème traditionnel pour un traitement non conventionnel. Le dessin devient ici une métaphore et une manière de réduire, de choisir la TRACE que produit/laisse une chose, une personne, un lieu, une information sur le corps et la mémoire, sur l'artiste, l'artiste comme spectateur.






C'est bien sur le film, pseudo documentaire de type Arte/Metropolis, qui donne le ton. Sa bande sonore (le piano très noble et inspiré !) envahie tout l'espace et sonorise ou même on peut dire qu'elle sous-titre le reste des oeuvres, de la visite de l'espace. On y voit le making-of d'un film pellicule (le cliché de LA NOBLESSE de l'art d'aujourd'hui ici moquée !) réalisé sur des étudiants en art, eux-même filmés en train d'étudier et de dessiner les tableaux de maîtres dans un musée historique. Au début, j'ai eu peur, je me demandais pourquoi ce film explicatif était si présent dans l'espace. L'explication et la communication devançant le rapport à l'oeuvre. Rapidement je me suis dit qu'il devait s'agir d'un jeu sur les échelles et la hiérarchie des formats. En voyant les autres oeuvres faites de cartels d'informations ou de si peu de choses, on pouvait donc se confirmer que Gander travaille encore plus cette question de la dissémination de l'oeuvre, de sa dissémination dans l'espace d'expo et dans les supports les plus infimes et infra minces : texte serigraphié collé au mur en toute petite typo, oeuvre-cartel, faux film pédagogique et auto-portrait en artiste, jeu aussi entre oeuvre-boîte et boîtier servant à cacher le lecteur DVD du film. Gander exploite ces omniprésences des intermédiaires et ce rapport indirect à l'art, à l'expérience de l'art, en emboitant des cadres autour de cadres à partir des toiles de maitres vues au musée, à partir d'une source historique et mythologique. Si cela peut apparaître ironique ce n'est surtout pas désenchanté, au contraire, on jubile et l'air de rien, il réalise pour nous ce désir si vif et éternel : observer, regarder les corps (plutot des jeunes filles bien sur), les corps concentrés sur d'autres choses, voir l'autre pénétré par autre chose que soi-même. La beauté du triangle qui ouvre sur l'infini des relations-connexions sociales.









Plus tard, j'apprends que le film pellicule n'existe pas et que Gander propose ici un vrai statement sur la distance et la circulation de l'information. Une perception de deuxième main, de troisème ou quatrième main est toujours porteuse de poésie, d'information et d'art ! Il peut y avoir perte et dégradation de l'objet, mais chaque support amène avec lui du jeu et des bifurcations possibles, de la matière nouvelle. Par exemple, on peut lire un descriptif d'un document lui-même descriptif d'un objet synthétisant autre chose (dans ces listes murales : un exemple : "A sheet of A4 domestic paper printed on a domestic laser printer, containing confirmation of an Internet order for a cigar humidor ordered from Siglo Accessories, an American manufacturer of luxury goods".). Gander expose et compose de l'HYPERLIEN, démontrant par sa pratique une forme d'opérations informatiques, de traitement de l'information. L'information étant une façon neutre et faussement distante d'APLATIR sur un même plan personnes, vidéo sur le net, souvenir, expérience, croquis, photo, sculpture, installation, ami, anecdote, projet, communication, document pédagogique, outil de travail ...



Cette façon de faire évidemment me plait énormément, je m'y retrouve totalement et sens ici une complicité intuitive avec lui qui donne me de la force pour mon travail (et ce blog).







Mais donc aussi jeu de dessin et de traces : listes écrites, oui, cadre suspendus (sur un mobile) découpant des pints de vue et des cadrages possible sur d'autres choses, présentes ou pas encore, trace évanescente de la présence du spectateur qui quitte la galerie et déclenche une machine à fumée, traces de mélodies (sous forme de batons noirs de xylophone). La leçon de dessin de Gander (via sa voix-off entendu dans l'espace) c'est celle de la transmission, qu'il déclare toujours possible, celle d'un artiste qui transmet des infos, des clés (un porte clés est exposé), des liens et montre comment les faire. L'antidote parfaite à la manie des listes, de la collection objective et bien rangée, de la base de données institutionnelle et l'appel à la subjectivité informatique.






Des oeuvres au fond très légères et facilement réalisables (un art de crise) anti monumentale et bizarrement marketable (à voir comme son entrée à la Lisson gallery va faire changer ou pas les choses), des oeuvres à refaire soi-même pratiquement, des objets chargés de méta données. C'est assez beau de réaliser que l'art le plus lié à l'informatique et au Net, à la vitesse de pensée et de traitement de l'information, au crépitement neuronale, l'art du XXI eme siècle se trouve être ce modeste personnage et ses oeuvres si peu hi-tech.






dimanche 24 mai 2009

Dilatation

Travail de dilatation picturale à partir du Paysage aux vaches de 1906 de Delaunay, vu au MAMVP récemment.




Shirley Jaffe, the summer flowers, 1990, 220 x 180 cm


Imi Knoebel, kreuz und quer 8, 2007, acrylic sur alu, 209 x 150 x 13 cm


Hans Hoffman, Calliope (muse of epic poetry), 1963


Clément Rodzielski, 2008


Bettina Samson aux modules du Palais de Tokyo (détail) 2009


Richard Tuttle, installation


Charlotte Thrane, Collage


Richard Tuttle, rules 2, 2004, 8 elements (Karton, Seidenpapier, Tape, Farbe, Lack masse variable)


Hans Schabus à la Barbican Gallery de Londres


Gedi Sibony, An Integrated Variety of Material Components, 2004


Michael Krebber, sans titre, 2004, acrylic sur toile

samedi 23 mai 2009

Break

Page 139 de "Less than zero" de Bret Easton Ellis, 1985, ré-édition vintage books (1998)


The New Garage is actually a club that's in a four-story parking lot; the first and second and third floors are deserted and there are still a couple of cars parked there from the day before. The fourth story is where the club is. The music's loud and there are a lot of people dancing and the entire floor smells like beer and sweat and gasoline. The new Icicle Works single comes on and a couple of The Go-Go's are there and so is one of The Blasters and Kim says that she spotted John Doe and Exene standing by the DJ. Alana starts to talk to a couple of English boys she knows who work at Fred Segal. Kim talks to me. She tells me that she doesn't think that Blair likes me much anymore. I shrug and look out an open window. From where I'm standing, I look out the window and out into the night, at the tops of buildings in the business district, dark, with an occasional lighted room somewhere near the top. There's a huge cathedral with a large, almost monolithic lighted cross standing on the roof and pointing toward the moon; a moon which seems rounder and more grotesquely yellow than I remember. I look at Kim for a moment and don't say anything. I spot Blair on the dance floor with some pretty young boy, maybe sixteen, seventeen, and they both look really happy. Kim says that it's too bad, though I don't think she means it. Dimitri, drunk and mumbling incoherently, shambles over to the two of us, and I think he's going to say something to Kim, but instead he sticks his hand through the window, getting the skin stuck on the glass, and as he tries to pull his hand away, it becomes all cut up, mutilated, and blood begins to spurt out unevenly, splashing thickly onto the glass. After taking him to some emergency room at some hospital, we go to a coffee shop on Wilshire and sit there until about four and then we go home.

jeudi 21 mai 2009

L'argent, 1899

Un Frantizek Kupka, bonus vu à Prague, l'argent, peint en 1899









vendredi 15 mai 2009

KUPKA de Prague

Une heure avec Kupka à la National Gallery de Prague, bâtiment des arts du 19e et 20e.



... un Julian Opie, passant par là ...