mercredi 29 juillet 2009

Ossement et corps dispersé





Je tombe sur l'image du boxset/coffret, édition spéciale de leur maxi single Bones, astuce marketing de plus en plus fréquente de faire du collector et de objets de plus en plus uniques : Ici Mountain of One





Et jense à ce chercheur qui évoque à France Culture ce roi français (Philippe V) du 14eme siècle qui s'est fait bouillir les corps après sa mort pour enlever les chairs de ses os et les purifier, pour en garder un blanc tout calcaire. Os gardés, je crois, à Notre Dame, tête envoyé à Saint-Denis et Viscères ailleurs (Chartres je crois, ou Rouen ?) . Corps dispersé sur le territoire et os habillés pour l'éternité. pas mal tout de même. Bouillir ...




Dispersion ... oui ...



Tarek Zaki, BCADY2K, plaster, cement, paint , 2006







Philippe Sollers, extrait de Nombres










Walbaum, coffret-nécessaire de toilette, vers 1595


Cutting Pink With Knives, pochette de disque




sac d'un devin, exposé à Recettes des Dieux, sac noué et fermé et seulement ouvert par le devin lors de cérémonies, contient os et coquillages, résine et graisses animales etc ...




Paul Thek : the Personal Effects of the Pied Piper, 1975, bronzes (merci Sarah !)

Guyton \ Walker déception




Guyton \ Walker à la Galerie Air de Paris : Expo très attendue pour moi, excitation et finalement sentiment d'étouffement, de saturation gratuite et même de lourdeur et d'insistance, de manque réelle de subtiltié, de rapport bète à l'espace, à insister sur la question de l'impression comme technique : l'aplat, le support, les motifs répétés (noix de coco ouverte, banane, damiers, oranges) et variés en échelles, chromatisme et supports (pots rond de peinture ou toiles ou plaques de placo) stratifiés/superposés (visés au murs, imprimées sur toiles, posées sur des pots ou en oblique glissant du pot de peinture vers le sol). Tout cela crie et souligne : fait sur Photoshop, scans et impressions, image passées par l'ordinateur : On dirait du Erro, saturé, malade et symptomatique plutot que commentaire et mise en scène d'une ère cruelle de l'image et de la couleur.






Flux et surabondance sont exposés et gavés dans l'espace réduit de la galerie, sans toutefois éviter des maniérismes et des subtiltiés qui hors de cette surenchère feraient du bien mais ici deviennent donc du fignolage, de la trouvaille ponctuelle sans cohérence d'ensemble et jeu d'équilibres.






L'image des fruits = biens de consommation, reférence à la nature morte classique et choix formel (noix de coco comme creux avec du liquide = pot de peinture, Banane comme équivalent de la signature phallique (Warhol) ou du pinceau de peinture, de la trace expressionniste sur une toile, orange comme symbole de lumière artificiel, l'énergie et donc symbole d'une certaine conception de l'art en bonne santé. Tout cela est bien pensé et organisé mais fatiguant et trop malin. Guyton qu'on connait plus moderniste et hard edge semble noyé là-dedans.




Les points positifs : l'interpénétration des oeuvres, des éléments qui constituent un groupe qui fait oeuvre. Même si leur différences ne semblent pas si essentielles. Le plaisir de voir méler objet, surface de support de la couleur et signe. J'aime en fait surtout leur rapport à la question des leisn entre carré (cube) et rond (cylindre). Là, il y a de quoi manger et apprendre. Plaisir de voir assumés l'art sorti de l'ordinateur, même s'il s'agit d'expressionnisme fait à la souris, ce qui ne me semble pas d'un apport très réjouissant. Et même plutot naif.

mardi 28 juillet 2009

Pixels Art Déco

Visite de l'exposition du Musée des Arts décoratifs à Paris : " Bijoux Art déco et avant-garde. Jean Després et les bijoutiers modernes ". Scénographie superbe, découverte encore plus merveilleuses. J'aime de plus en plus voir exposé des objets qui ne sont pas fait pour ça. Impression d'être hors du temps, d'observer des obejts de la vie ordinaire (récente) depuis le point de vue d'un extra-térrestre, de quelqu'un qui pourrait être indifférent à leur usage et fonction et seulement observer des formes.

Després, bracelet, 1931, argent, or, laque, amazonite
Le plaisir réside dans les jeux et effets de surface : bordure en métal argenté puis surface laquée ou en relief. Formes d'ondes, ondulations et découpes. Relief bombé qui contrasttent avec le plat et le dur. Jeu de reflet grace au métal, à la nacre (fluide et laiteuse) : le regard glisse et dérape dessus mais se voit stabilisé à nouveau par la pierre opaque et colorée : ancrage au centre et dérive et reflets en symétrie et en périphérie.

Plaisir de voir des objets si petits mais si bien présentés, si fascinants et si délicatement manipulés pour parler à l'oeil : Bagues, étuis à cigarettes, bracelets, boutons de manchettes ...

Jean Dunand, bracelet, Paris, vers 1930
Templier, étui à cigarettes, Paris, 1930

Sandoz, bague demi-globe, Paris, 1928





Lisible sur les cimaises, le Manifeste de Blaise Cendrars pour le carton dinauguration de ma nouvelle compagnie des arts français, le 10 octobre 1928, à trouver et à lire absolument.




Une première grande salle consacrée à Jean Després qui dispose de sonc atalogue propre puis une suite de salles avec d'autres bijoutiers- joailliers dont je retiens Jean Fouquet, Gérard Sandoz, de grands artistes qui devraient êtres exposés avec les Delaunay, Fernand Léger, ou Kobro et Carl André.


Jean Després, bague


dimanche 26 juillet 2009

Voici l'homme, Gilbert et George chez Ropac

On parle peu de leur travail, malheureusement, ca serait toujours pareil (?!) et pas assez actuel !?. Mais au contraire, ces deux types me semblent on ne peut plus conscient des enjeux de notre culture pop et médiatique, de notre gavage d'images, de notre rapport corporel aux signes. Ils savent que contre la fragmentation maximale et infinitésimale de l'information, il faut rappeler la présence du corps. Donc qq réflexions suite à l'expo vue chez ropac en juillet 2009...

Bien sur, chez eux, toujours rapport au tableau par le monumental et le vitrail, conçu comme cellules et pixels, puis jeu continu de fractalisation et de plis et de dédoublement des corps et des formes. Le drapeau, chose que plus personne ne regarde, eux en font le principe même de leur images : symétrie horizontale et verticale et déploiement oblique doubles. Comme chez Jonathan Meese mais en plus lisible et accessibles, ils plongent leur corps dans la merde du monde : dans les rues, dans les ordinateurs, dans Photoshop, dans les mythes, dans leur nation anglaise, dans leur temps (photos et graffitis, personnages capuchés et méchants). J'aime le fait que Myspace et son esthétique fluo et trash de clignotements et de photoshopage dadaïste et brut, ils l'ont pré-vu et l'intègrent sans souci. Têtes de gloutons, pacmans, cyclopes et monstres lépreux gagnés par la surabondances de doigts, buddhas militaires, secte de cadavres, mutants ADN se confrontent au délire de la géométrie, de la correction, du gommage et de la retouche. Axes normatifs et désaxements proliférants. Des idées tout ça oui maus travaillées et figurées avec la amtière visuelle et les icones d'aujourd'hui.

Et au delà, ce rapport mélancolique et post apocalyptique de points de vue vers le ciel (comme si on était allongé dans une église, donc mort ?) agencés avec des points de vue vers le sol, la terre, des fouilles archéologiques... Regard hypnotisé perdu vers le ciel (gris et envahis de drapeau anglais, donc de croix christiques) ou noyé dans la fange crystalline.



Carnaval de corps traversés, troués et pliés, qui ont compris au rpésent les leçons passées de Picasso, sans le citer ni lui rendre hommage de façon explicite: chant de liberté hors jugement envers le corps et ses milliers de potentiels, envers les axes qui le traversent et le brise, pour y faire entrer et sortir des énergies. Corps en transe, corps déguisés, corps projetés, corps moqués et démembrés, comme JC, ils dispersent leurs corps dans les images et la culture. Comme Picasso, ils nous connaissent si intimement, connaissent nos moindres plis intimes et mentaux, des plus beaux aux plus inavouables (et la distinction, parfois, n'existe pas) Finalement des artistes très Batailleins !

Alexe Dans le Code



Un mot sur le travail de Charles Sandison, vu dans Ecritures silencieuses à l'espace Louis Vuitton, que vous avez sans doute déjà croisé chez Yvon Lambert. Travail de projection du langage dans l'espace. Que j'aime voir comme projection du lanage informatique dans l'espace. Corps du spectateur immergé dans le code, apparaissant sur le modèle de cellules vues au microscope ou enchainées dans des schémas d'ADN. Il figure les flux qui traversent tout espace ordinaire. Tout cube blanc est traversé de flux : lumière, air, ondes téléphoniques, désir, paroles, concepts, idéologies, réseau EDF, tuyauterie etc ...




Sandison touche à ça MAIS ce qu'il projette est tellement désolant, bête, littérale que ça détruit la portée de l'intuition technologique qui le porte : des mots bêtes, des signes (smileys, des lettres ou des mots simplistes). Il a laissé tomber les honteux love/hate, life/death, man/woman qui flottaient et se rejoignaient dans des rapports languagiers plus que ridicules. Le choix des couleurs est assez beaux cette fois-ci, beauté des roses et mauves informatiques et électriques... La netteté des pixels fait beaucoup à la réussite des oeuvres. On voit des cubes, des particules qui forment des entitiés plus grandes (texte) malheureusement idiotes.




Son travail est pour moi une sorte d'aide mémoire : OUI, l'espace est saturé de signes flottants qui nous entourent ET nous traversent. Toujours et partout ! NON, il serait bête de le figurer ainsi. Les expos du vide au Centre Pompidou disaient exactement cela, avec plus de finesse et d'économies de moyens.







mardi 21 juillet 2009

Moulène obsédé !


Emerveillement et humilité devant le travail de JL Moulène vu à la galerie Crousel récemment, vrai maitre contemporain, qui donne des leçons à Wolfgang Tillmans, et pas seulement... Pour ne pas gacher ce qu'il m'inspire en longues phrases faiblardes, j'essaie d'avaler ce qu'il m'apporte, ca va prendre du temps et durer encore longtemps comme effets secondaires. Je veux simplement remarquer que j'aime son rapport aux trous et aux plis. Moulène est un obsédé, pas seulement sexuel mais aussi géologique. Il voit la nature dans les corps ET les corps dans la nature ...







Pour compléter les images, la suite de poèmes que constituent pour moi ses titres et descriptions d'oeuvres...


Standard

Fénautrigues, 18 août 2001
2005
Bromure noir et blanc contrecollé sur aluminium
104 x 104 x 3 cm (encadré)101 x 101 cm (hors cadre)


Os non os
2009
Os, pâte époxy
16 x 14 x 13 cm


Môme aux yeux fond de teint
2007
Graphite sur papier
42 x 29,7 cm (hors cadre)
64 x 50,5 x 3,5 cm (encadré)


Soleil Noir
2008
Video couleur transférée sur DVD, muet, loop2 min 26
Edition de 6


(Pierre percée) percée
Les Arques, Lot, juin 2008
Pierre percée en calcaire du Causse du Lieu-dit Labouissière prés Laburgade carottée mécaniquement,
28 x 44 x 24 cm,1 carottage traversant calibre 112 mm


Nœud
Barneville, 20 août 2007
2008
Bromure noir et blanc contrecollé sur aluminium
69 x 69 x 3 cm (encadré)65 x 65 cm (hors cadre)


Tilleuls
Paris, 28 mai 2001
2004
Cibachrome contrecollé sur aluminium
69 x 81 x 3 cm (encadré)
65 x 77 cm (hors cadre)

Head Box, dite Boite à tête
Kitakyushu, octobre 2004
Cloisonné surfacé de 12mm peint vert " Golden Bat "
21 x 18,9 x 22,6 cm


Bordel d’organes
Les Arques, Lot. Juin 2008
Béton, huile de vidange, chêne, dents, pierre calcaire,fond de teint, impression numérique sur papier recycléMort et vifFer à béton, lycra, résine époxy,terre verte et cinabre.
70 x 60 x 50 cm

lundi 13 juillet 2009

Morceaux de David Bowie

installation de Martin Puryear

Plan marketing intéressant et peut-être une solution pour l'industrie de la pop music : David Bowie ré-édite son morceau "Space oddity" (le 20 juillet) et celui qui l'achète, pourra disposer en bonus des pistes individuelles du titre (de ses différentes versions), c'est à dire que vous êtes appelés à remixer le morceau et pour ce faire vous devez disposer des différents ingrédients mis en jeu dans l'original (et aussi d'un logiciel ainsi promu : iKlax (vendu avec l'Iphone)






Le truc génial, même pour qui ne s'intéresse pas au projet d'en faire un remix, c'est de pouvoir écouter le morceau séparément, de le trancher et de zoomer dedans de façon auditive. Donc séparation des pistes voix, de la guitare, de la ligne de basse, des "drums", du mellotron, des interventions du violoncelle, du stylophone, de la flute et des cordes. Dissections que l'on espère devenir banale dans l'avenir et disponible pour un maximum de groupes. J'avais entendu parlé, il y a qq années, d'un nouveau format de Mp3, appelé MP24 ou qq chose d'approchant (à enquêter ...) qui séparerait les pistes et s'adapterait à nos sytèmes hi-fi permettant tous les réglages de façon à pouvoir se retrouver dans la position de l'ingénieur son de votre disque préféré. Ce qui ne ferait que réaliser ce que nos cerveaux font tous : retenir, mettre en boucle, focaliser sur des détails, un roulement de batteries, un gimmick d'intro, des choeurs, la mélodie, la ligne de basse, etc ... Bowie, corps mutant, masque perpétuel ouvre le corps de sa musique et disperse les éléments dans la culture sonore et technologique. Très beau geste ...



circulation sanguine hors du corps humain


Imaginez les mutations/hybridations possibles si tous els musiciens pop faisaient de même en offrant/vendant leurs créations par pistes, par organes séparés, quel bonheur créatif !!!