jeudi 2 août 2012

Les Maîtres du désordre





Scénographies par Jacob & MacFarlane, Images trouvées sur le web


Je suis allé voir cette exposition du Musée du Quai Branly, les Maîtres du Désordre, sur le tard, après avoir vu beaucoup de photos sur les téléphones d'amis et entendu de nombreux commentaires. J'ai vraiment aimé, pour la découverte d'objets-oeuvres incroyables  : en particulier les costumes et masques de fourrures Suisses et Bulgares, les Aripa de Nouvelle Guinée, les masques Tomalik des indiens d'Alaska. Coté art contemporain, beaucoup de choses semblait choisies de façon hasardeuse, en nombre trop grand et mal réparties (pourquoi ce fourre-tout final comme isolé du reste ? plutot que Gelitin par exemple ?) et souvent mal accrochées (Hirshhorn, Messager) et parfois hors de propos (Hirshhorn, Verna), prévisibles et obligatoires (Paul Mc Carthy, on a échappé à Mark Dion, ouf!) ou simplement laid et bête (la sculpture en verre horrible de Berdaguer & Pejus). Sur le fond, c'est un peu la même expo que Traces du Sacré, Danser sa vie, toutes les expos (très bonnes) du Musée Dapper ou Recettes des Dieux du Quai Branly en 2009 (géniale) ou de toutes expos d'art "primitif" ou éthnographique : ça parle de la société des hommes tout simplement, les plus étaient ce titre accrocheur (avec le coté rebel/rock'n roll lié au désordre, l'expo ira en Allemagne sous le titre Fous, artistes, Saints) et aussi d'ajouter le rapport des contemporains à cette dimension, mais il aurait fallut mieux choisir et connaitre les choses. Quid des Parangolés de Helio Oiticica qui auraient très bien pu figurer à coté des costumes de shaman de Sibérie, quid des premières sculptures de Bruce Conner, ou pour des artistes plus proches de nous du totem de Sarah Tritz (idéal sur les clowns et les êtres aux frontières des genres) ou des performances/sculptures de Charlie Jeffery, dans son rapport à la boue (Mud office) ou rites privés violents appliqués à notre monde. Néanmoins un grand merci pour avoir pu apprécier la performance de Beuys (Comment expliquer des tableaux à un lièvre mort) en vidéo, qui lui donne toute sa dimension théâtrale/tableaux vivant (derrière une vitre), qui met en scène le rapport de l'humain et de l'animal face à des oeuvres d'art parmi du mobilier, qui joue de qui est mort ? vivant ? et entre les deux/les 2 à la fois ? Et interroge le zoo, le spectacle et le musée d'un même geste, tendre et silencieux.


Vitrine de Aripa, Sculptures de bois unijambes de Nouvelle Guinée



Bruce Conner, snore, 1960

Sarah Tritz, ma travestie au repos (détail) 2011


Costume de Sourvaskar, Bulgarie


Josse Lieferinxe, St Michel et le dragon,




Masque Tomalik, Indien d'Alaska




Thomas Houseago, snake, 2007




Helio Oiticica, exemple de Parangolé porté, 1965



Pablo Picasso, Arlequin, 1927



Et le plaisir de découvrir des oeuvres incroyables de Picasso (pertinent ici, de qualité et bien mis en connexion avec le voisinage), les céramiques suspendues de Cameron Jamie, les vidéos de Stephen Dean, le rouleau de Kawanabe, le panneau extraordinaire de Josse Lieferinxe.



Joseph Beuys, 1965, Comment expliquer des tableaux a un lievre mort





Masque de terre Kachina, indiens d'amérique du Nord




Cameron Jamie, Inner Planets (détail)
 
Et la scéno m'a plu, une même logique appliquée sur l'ensemble, qui souligne la théatralité de ces questions de shaman, transe, rituels, en montrant la théâtralité et artifice de tout dispositif rituel (une exposition en étant un aussi), le travail sale et ordinaire derrière toute ritualisation / focalisation-dissimulation du visible. Du coup, j'ai cru au début que que la scéno annonçait des sculptures de Thomas Houseago qui utilise la même technique (à une échelle moindre) mais il n'était pas dans l'exposition.



Charlie Jeffery, reproduce, 2007




Gelitin, brauner garten, 2006


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